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JNRNOUVELLEINFO
14 janvier 2006

LE REBUS A BON DOS - Ch 2 -

Le voyage.
J'ai eu le temps de prendre le dossier que le chef avait reçu. Il était arrivé un peu plus tard sur un système dont nos expert nous assurent qu'il est codé tellement serré que eux mêmes parfois ne s'y retrouvent pas. Dans ce dossier, sans rire, il est fait mention d'un rébus. Un rébus qui permettrait d'identifier une personne, il y est également fait mention de tatouages dont l'origine remonte au XIII° siècle. Et enfin d'une expertise qui démontrerait que le tatouage est superposé sur un autre. Le plus vieux tatouage serait en vieille langue arabe. Par contre ce qui n'est pas précisé c'est pourquoi c'est une affaire criminelle, à part les initiales officielles du dossier. Il doit y avoir quelque chose de plus dans cette histoire. En ce qui concerne mes relations sur place, M. Guillaudeau précise que c'est lui qui viendra me chercher à l'éaroport de Narita. Le vol qu'il m'a réservé est parti cet après midi d'un dimanche gris, pour s'élever au dessus des Alpes, qui sont, elles, blanches et ensoleillées sur un ciel si bleu que je sauterai dedans. Sans lyrisme, le même chargé de mission auprès des forces de sécurité japonaises de l'intérieur, c'est le nom officiel pour flics, m'informe que l'aéroport est situé à deux heures de Tokyo en voiture. Par commodité il prendra avec moi un train express. Je passerai à l'immigration comme tout un chacun et aucun passe droit ne m'est accordé. Je suis invité, c'est tout. Air France, que les pilotes de SWISSAIR ont appelé autrefois « Air Chance » : "parce que une fois tu arrives, une fois tu arrives pas". Essayez de le dire avec l'accent du Valais. Cette aimable compagnie m'a installé à l'étage de la classe affaire sur un Boeing 747 qui n'est plus tout jeune : la porte des toilettes ferme mal et l'hôtesse m'en a voulu quand elle m'a suprise en slip et que je ne lui ai pas souris sur le coup. Il doit y avoir de nouvelles règles sur les relations équipage et clients dans les avions français maintenant. Dans mon souvenir que ce soit avec Dutronc ou avec Belmondo, il se passe toujours quelque chose avec une hôtesse. Peut être est ce uniquement au retour ? Je me réveille dans une clarté de soleil que je ne connais pas. Il se lève. Et comme un fait exprès ses rayons s'étirent au dessus d'un ciel blanc. A s'y méprendre c'est le drapeau du Japon. La voix de l'hôtesse nous informe que nous amorçons notre descente sur Tokyo Narita. L'écran montre le paysage en dessous. Ce sont des maisons en bois noir fumé au milieu de ce qui sont peut être des rizières. Il y a un ruban gris-bleu fourni en voitures et camions de tous genres. C'est maintenant l'annonce en japonais. A mon avis à cette heure-ci de la journée plutôt que « Ho haio..; » et le reste, il vaut mieux utiliser « Kon bawa » ou peut être même « Konichiwa ». Bon je demanderai en arrivant. Leur aéroport est entouré de petites tours du Moyen Age avec des banderoles qui accusent la Municipalité de ne pas respecter ses engagements pour son extension. C'est rassurant, je suis dans un pays civilisé. Il suffit de se plaindre pour que des visiteurs se rendent compte que le pays vit en démocratie. Je suis dans la file interminable de ceux qui doivent présenter leur passeport. Il y au moins quatre ou cinq avions qui viennent d'arriver et comme nous sommes surtout des étrangers, nous nous suivons à la queue leu leu notre passeport à la main et trainant nos sacs. C'est silencieux. Les préposés âgés qui orientent ceux qui débouchent sur les comptoirs, rappellent à l'ordre les étrangers barbares qui n'ont pas compris que c'est le désordre qu'ils s'orientent tout seuls. L'officier de l'immigration me salue en français. Elle fronce les sourcils qu'elle a remarquablement fin, en lisant que je suis flic à Europol. Ca doit correspondre à quelque chose qu'elle a appris et dont elle ne souvient plus.
- Etes vous ici en congés, Monsieur Het Uoual
- Aïte Ou alih, mademoiselle.
Je lui répère deux fois. Elle me sourit un peu.
- Monsieur Aïteu Oualiheu, êtes vous ici en vacances ?
M. Guillaudeau n'avait pas d'instructions précises à me laisser sur ce que je devais dire.
- Oui, mademoiselle l'officier, je viens participer à un concours de mots fléchés en japonais.
Elle ouvre de grands yeux, secoue la tête.
- Vous ne devez pas vous moquer d'un officier de l'immigration, le savez vous ?
Je lui réponds en japonais et je m'excuse en lui redisant que j'ai été invité pour un concours de rébus. Je ne connais pas le mot en japonais, par contre je connais celui de mots fléchés, c'est pour ça que j'ai pris celui là. Elle tamponne mon passeport, y accroche le reçu qui donne la date prévue de mon départ et toujours secouant la tête fait signe au suivant d'approcher.

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